Les nazis semblent n’avoir eu peur de rien. Leur visage est celui de la terreur – une terreur théorisée, pensée et planifiée. Ils ont épouvanté des centaines de millions d’individus et ils sont les responsables, directs ou indirects, de la mort d’au moins soixante millions de personnes. Et pourtant, ils étaient eux-mêmes effrayés. Leur vision du monde, leur planification pratique, leurs commentaires personnels suintent une angoisse historique, économique, démographique et biologique. À vrai dire, peut-on être violent à ce point sans avoir été soi-même terrorisé par la perspective d’une disparition de l’Allemagne? L’intensité et l’extension de la violence et de la terreur nazies ne s’expliquent que par la peur qu’ils ressentaient eux-mêmes et qui fut à la fois pilier et catalyse de leurs crimes.