J’écris sur ce qui me heurte, ce qui m’effraie, ce qui me peine

À travers une œuvre d’où sourd la révolte, l’écrivaine Leïla Slimani explore la violence insidieuse de destins féminins. Son premier roman, Dans le jardin de l’ogre (2014), met en scène Adèle, une jeune femme qui tente de noyer ses angoisses existentielles dans une sexualité extra-conjugale débridée, tandis qu’«une inquiétude atroce a fait son nid en elle». Chanson douce (Prix Goncourt 2016) creuse plus avant encore dans le tréfonds d’une personnalité délabrée. Louise, nounou aux apparences irréprochables, ressemble à «une mer paisible, dont personne ne pourrait soupçonner les abysses». Aussi discrète qu’indispensable, elle s’immisce dans la maisonnée. «Hantée par l’impression d’avoir trop vu, trop entendu de l’intimité des autres», la confusion mentale, le désir impérieux de faire monde avec ceux dont elle a la charge, la feront basculer. Le Pays des autres (2020), premier volet d’une trilogie familiale et romanesque qui se déroule au Maroc, traite de l’angoisse du déclassement et du malheur de n’appartenir à aucune communauté.

En partenariat avec la Société de Lecture

Intervenant·e·s

Leïla Slimani

Modération

Serge Michel

Sur inscription: secretariat@societe-de-lecture.ch
Entrée: 30 CHF; étudiant·e·s 10 CHF, dans la limite des places disponibles
12h buffet, 12h30-14h rencontre

En écho: Rencontre exceptionnelle avec Leïla Slimani et Laurent Gaudé

Jeudi 2 avril 2020, 19h30-20h, Théâtre de Carouge, La Cuisine (2, rue Baylon)

Organisée par la Société de Lecture, en collaboration avec le Théâtre de Carouge-Atelier de Genève

Entretien mené par Pascal Schouwey, journaliste indépendant

Prix: CHF 20.-, étudiant·e·s: CHF 10; sur réservation uniquement: secretariat@societe-de-lecture.ch

Journaliste et écrivaine née au Maroc, Leïla Slimani est diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris. Sa vivacité d’esprit et son talent ne laissent personne indifférent et ses livres sont appelés à faire date. Femme d’engagement, elle aborde frontalement dans ses textes les sujets les plus délicats, les plus tabous, avec subtilité et grande intelligence: la nymphomanie dans Dans le jardin de l’ogre (Gallimard, 2014), le meurtre d’enfants et la misère sociale dans Chanson douce (Gallimard), Prix Goncourt 2016, ou encore la violence et l’hypocrisie patriarcales dans Sexe et mensonges : la vie sexuelle au Maroc (Les Arènes). Ses prises de position, tout comme sa défense de la langue française, ont conduit Emmanuel Macron à la nommer représentante personnelle pour la promotion de la francophonie.

De qui faut-il parler? Du romancier à succès, auteur notamment de La mort du roi Tsongor (Prix Goncourt des lycéens 2002, Prix des libraires 2003), Le soleil des Scorta (Prix Goncourt et Prix Jean Giono 2004), Ouragan (2010), Danser les ombres (2015), Ecoutez nos défaites (2016), Salina, les trois exils (2018) ? Du dramaturge dontLe tigre bleu de l’Euphrate (2002) a figuré au programme du bac en 2015 ou encore de Et les colosses tomberont (2018)? Du poète qui écrit De sang et de lumières (2017) ou ce long poème en prose Nous, l’Europe banquet des peuples (2018), Prix du livre européen, magnifique plaidoyer en faveur de notre continent? Ou encore du librettiste d’opéra? L’œuvre de Laurent Gaudé est multiple bien que l’Homme reste au centre de ses préoccupations. Ses ouvrages sont publiés chez Actes Sud et traduits dans le monde entier.